dimanche 27 août 2017

Stockage sous vide des pu er

Au début de la décennie, toujours dans la recherche de choses nouvelles, je me suis allé à une nouvelle mode : tenter le stockage sous vide de pu er non arrivés à maturité.

J'ai eu l'occasion d'ouvrir de temps à autre certains thés, et avant d'avoir un avis définitif j'ai attendu la dégustation du dernier, un thé de 2003, acheté chez Puerhshop, contenant pas mal de traces de stockage type cantonnais, bref pas sympa à boire en l'état sans être pour autant immonde.

A en croire l'étiquette, il a été mis sous vide en juillet 2011. Le sachet n'a été ouvert qu'une seule fois pendant quelques secondes, le temps d'enlever les fameux mini sachets rétention d'air, ce qui m'a été conseillé par un chimiste après analyse d'icelui.

Le thé est donc sorti de son hibernation (presque) sans air au bout de 6 ans. Il a été sinon constamment stocké dans les mêmes conditions que l'autre sample, qui lui respirait.

Dégustation à l'identique : deux mêmes zhongs, deux tasses identiques, poids quasi identiques (5,02g contre 4,99g), temps d'infusions identiques (pour une fois j'ai mesuré), 7 passages.

Comme j'ai pu le remarquer avec les autres tests, celui conservé sous vide est plus "clean", mais en même temps plus amorphe aussi. On a de la propreté au détriment d'une complexité. Pour ceux qui connaissent, on se rapproche de certains dancong de Post Card Teas.

Sur cet échantillon (un thé de 2003 stocké humide), je trouve que le gain du stockage sous vide est sans appel. En effet, on nettement moins ces saveurs désagréables dues au stockage antérieur. Le constat avait été en sens inverse pour les thés ayant eu une histoire plus sèche au départ. Les thés stockés à Paris mis sous vide immédiatement après ont perdu par rapport à leurs homologues que l'on a laissé poursuivre leur évolution ancestrale.

J'en profite pour signaler que bien entendu cela dépend nettement de vos conditions climatiques. L'évolution en proche banlieue parisienne a toujours été chez moi excessivement lente, mais n'a jamais mal tourné. Lors d'échanges ou d'achats avec d'autres amateurs et/ou amis, j'ai peu constater qu'il suffit d'aller ne serait-ce que 200 km à l'ouest (à une latitude équivalente) pour avoir un thé qui nécessite de mon point de vue une phase de repos de plus de 2 ans chez moi, alors qu'au contraire les thés stockés à 300km à l'Est sont en général remarquables. J'ai été très déçu par des achats de thé ayant vécu plus à l'Ouest, alors que stocké en IdF par le même amateur (et par moi) ou en Alsace ou encore dans le Sud,  le même thé était remarquable ... Ces thés commencent à s'assagir, mais on sent que malgré une évolution plus rapide (est-ce nécessaire pour un thé de 30 ans ?) ils ont pris une route difficilement rattrapable.