dimanche 3 août 2014

Disparition

 On a tous connu le moment où disparaissait à jamais un thé que l'on ne pourra plus restocker, qu'il soit épuisé ou devenu inabordable.

Je ne parle évidemment pas des thés classiques, qui sont produits chaque année. Certes il y a des années plus ou moins bonnes, mais quitte à attendre un peu on trouvera aussi bien voire mieux que celui qui nous avait tant séduit.

En revanche, les thés de garde, parfaitement stockés comme savent le faire peu de gens, ou bien les thés très anciens même mal stockés, c'est fini à jamais.

 J'ai déjà fini quelques uns de mes produits phares de ma boutique préférée ; presque sans regret. Avec en effet une certaine quantité de thés de garde, sensiblement 130kg dont 70kg que je considère comme très bons (le reste étant de l 'ordinaire ou du mauvais), je peux consommer jusqu'à ma mort que des thés que j adore, tant pis si ce ne sont pas certains que j'appréciais auparavant.

Cependant,  j'ai fini il y a deux jours un thé pour lequel j'avais une affection toute particulière. En effet, il m'a été donné par une amie chinoise qui l avait retrouvé dans un sac ayant appartenu à son arrière grand mère. Bref, je ne sais rien de ce thé, mis a part qu'il n'a sans doute pas été stocké dans les règles de l'art, et que la propriétaire étant décédée depuis une bonne quarantaine d'années, ce thé était sans doute fort ancien. Mais que faisait ce thé, tout seul dans un nécessaire à couture ? Des petits trous font penser que cette brique n'était pas bue, mais servait à planter des aiguilles... MingYue connaissant mon goût pour les thés de garde, a eu la gentillesse de casser un bout de la brique avec l accord de la famille et de m'en envoyer une belle part. Ce thé, a priori très mal conservé, mais pas particulièrement humide, a conservé un qi certain qui était relaxant. J'étais rapidement saoul à la dégustation de ce thé. En bouche, ce n'était pas exceptionnel, mais c'est pas ce qu'on recherche avec de tels thés. Au final, ce thé très sympa sans être exceptionnel est le seul que je suis un peu triste d'avoir fini. Sans doute pour raison sentimentale.

jeudi 24 avril 2014

San Zi Mei

Bien que commandé par Arte, ce documentaire est sorti avec deux ans de retard en France. Passons...

Comme souvent le cinéma de quartier d'Ivry sur Seine a fait très fort concernant ce genre de film. En effet pour le jour de la sortie en France de ce documentaire il y a 10 jours, le réalisateur était au cinéma d'Ivry (pas le Pathé, mais le Luxy). A Ivry on s'habitue à ce genre de coup d'éclat, mais ça fait plaisir à rappeler de temps à autre.

Alors évidemment c'est du Wang Bing. Au delà de l'histoire de ces fillettes, filmé avec grand art, on se retrouve dans un espace-temps que j'avais moi-même perçu lors d'une partie de mon séjour au YunNan.

Et c'est à ce niveau que Wang Bing a été le meilleur : on pourrait avoir l'impression de plans mal agrégés, de partie non réellement définie, d'une longueur à endormir tout le monde. Eh bien non, on est sur autre chose. La manière dont le temps passe dans ces villages est incroyablement rendu.

Et pourtant, je ne suis pas spécialement bon public pour ce genre de film. C'est donc dire à quel point celui-ci m'a séduit. Peut-être parce que j'y ai passé un temps (très court, certes) et ai remémoré quelques éléments ?

PS : le titre en Français : les trois soeurs du YunNan.

Arte avait déjà diffusé un autre documentaire à partir des prises de vue faites pour ce film. Je l'ai loupé, mais en le trouve en intégralité sur certains canaux bien connus.